Pourquoi continue-t-on à cultiver fruits et légumes alors qu’une multitude de nourriture pousse sous nos pieds tout naturellement, sans engrais ni pesticides et sans qu’on ne leur ait rien demandé ? La connaissance des plantes sauvages comestibles s’est peu à peu perdue, par manque de temps ou d'intérêt. De plus en plus de personnes s’y intéressent à nouveau pour leur facilité d’accès et leurs vertus pour la santé (sans parler de leur avantage économique !).
Avantages d'intégrer des plantes sauvages comestibles dans son alimentation
La plupart des plantes sauvages contiennent une quantité incroyable de minéraux, nutriments, vitamines et autres bienfaits pour notre corps. Par exemple, si on compare les valeurs nutritionnelles moyennes des orties et des épinards (que l’on peut consommer de manière similaire), voici ce que l’on obtient :

L’ortie est la grande gagnante et on verra plus tard qu’il est très facile de la cuisiner. De même, l’oseille sauvage est plus riche en minéraux et vitamines que l’oseille cultivée, une grande partie des "salades" sauvages sont plus riches que la laitue et ainsi de suite. Et cela peut s’expliquer de manière assez naturelle : dans le processus de sélection des espèces cultivées, l’homme a préféré sélectionner les espèces qui se reproduisent facilement et qui résistent aux maladies, aux dépends des espèces qui ont des apports nutritionnels élevés.
Les 5 règles pour une cueillette sauvage respectueuse de l'environnement
- Ne récolter que les plantes parfaitement identifiées (ça on y viendra juste après).
- Ne pas dévaster une espèce. A un endroit donné, on laisse environ ¾ de l’espèce ramassée ou ¾ des fruits sur un arbre. Cela leur permet de se reproduire et d’en laisser pour les suivants.
- Ne ramasser que ce que l’on va consommer, pas plus !
- Veiller à la qualité du site ; qu’il soit à l’écart de la pollution des routes, des décharges, des champs traités… Les “mauvaises herbes” vous indiqueront un endroit non ou peu traité.
- Eviter de cueillir dans les zones protégées et de cueillir les espèces protégées. Pour cela, le seul moyen est de se renseigner sur les sites des régions, départements, parcs nationaux, etc.
La charte de l’association française des professionnels de la cueillette de plantes est aussi disponible ici.
Mais qu'est-ce qu'on peut bien cueillir dans la nature?
Vous connaissez déjà certainement plusieurs plantes sauvages comestibles. Souvent, on ne sait pas que ces plantes sont comestibles, ou bien on ne sait pas comment les cuisiner ou encore on n’a jamais osé franchir le pas. C’est justement l’occasion de se lancer !
Les fruits sauvages sont les plus connus et les plus récoltés : mûres, myrtilles, framboises, figues, châtaignes, pommes sauvages… Vous connaissez peut-être aussi quelques aromatiques sauvages comme le thym, le romarin et l'origan. Je vais donc plutôt m’attarder sur 2 herbes sauvages qui ont l’avantage de se trouver un peu partout.
Les fameuses orties
Tout le monde connait et reconnait les orties : ces plantes qui poussent sauvagement un peu partout et qui piquent quand on ose les toucher ! Les feuilles sont très dentelées et leur tige est carrée (à observer la prochaine fois que vous en verrez).
Pour les cueillir il faudra en effet se munir de gants et ne cueillir que les 6 premières feuilles du haut, les plus tendres. Idéalement, on les cueille au printemps lorsque les orties n’ont pas encore de fleurs. Ensuite on peut librement les cuisiner en pesto, en soupe, en cake, en quiche… Elles se cuisinent comme leur cousine l’épinard.
Les jolis pissenlits
Le pissenlit est lui aussi facilement reconnaissable, il produit des jolies fleurs jaunes, et lorsque celles-ci sont fécondées, elles sèches en formant une boule de plumets blancs qui s’envolent au premier coup de vent afin de se répandre plus loin. Son nom pissenlit ne sort pas de nulle part : “pisse en lit” : la racine en particulier est diurétique. |

Salade de feuilles de pissenlits aux oeufs pochés et croûtons à l'ail.
Tout est bon dans le pissenlit ! La racine, les feuilles, les bourgeons et les fleurs jaunes. La racine se fait sécher afin de la faire infuser pour ses propriétés diurétiques. Les feuilles se cueillent au printemps quand elles sont toutes jeunes et se préparent en salade avec quelques croutons et un oeuf poché ! Les bourgeons se préparent avec du vinaigre pour en faire des câpres. Quant aux fleurs, elles pourront agrémenter et décorer une petite salade.
Valentine Vion |
Pour aller (encore) plus loin
Nous partageons avec vous des anecdotes amusantes. Nous parions que vous allez épater vos collègues et amis !
- Sur les 4 millions d’années supposées de l’aventure humaine, on compte, en l’état actuel de nos connaissances, 3 988 000 années de cueillettes pour moins de 12 000 années d’agriculture. http://cueillettes-pro.org
- On peut manger plus de 250 types de fleurs, parmi les plus connues : coquelicots, pâquerettes, fleurs de trèfle, capucines, fleurs de courge et courgettes, violettes, mauves, lavande, lila, roses, tournesol...
- Tout se mange dans la ronce : les mûres bien sûr, mais aussi la tige lorsqu’elle est jeune et qu’on épluche ses fines aiguilles, les jeunes feuilles pour faire des infusions et les bourgeons en gemmothérapie (médecine des bourgeons)
Et quelques dernières infos :
- Les coffrets-cadeaux Maman Poule et Papa Poule sont de nouveau disponibles ! Vous êtes nombreux à nous les avoir demandés ces derniers mois, vous pouvez les retrouver >> ICI <<