Qui dit fruits secs, dit apéro, en-cas lors de sorties sportives, salades, gâteaux… Et pourtant on n’imagine pas que nos amis les oléagineux viennent souvent de très loin. Mais bonne nouvelle : des filières sont en train de se développer en France, on pourra donc continuer à grignoter tout en préservant la planète !
Les filières existantes 🥳
#1 - Les amandes :
Les rois mages arrivent et ça sonne le début des galettes. La Californie est le principal producteur d’amandes avec 1,1 million de tonnes, suivi de loin par l’Espagne et ses 62 000 tonnes. La filière française fait petite joueuse à côté avec à peine 1000 tonnes annuelle. Les trois variétés les plus répandues sont Ferragnès, Lauranne et Ferraduel, cette dernière avec sa forme plus plate est utilisée essentiellement pour les dragées.
#2 - Les cacahuètes :
Que vous soyez des adeptes des chouchous à la plage, du beurre de cacahuète dans les plats asiatiques ou des M&Ms au cinéma, il y en a pour tous les goûts. La Chine produit à elle-seule 38% (16 million de tonnes) du marché mondial quand l’Inde en produit seulement 6 millions, le Niger 3 millions et les Etats-Unis 2 millions par an (Tridge, 2020). Pour trouver plus local nous avons la Ferme Darrigade à Soustons (10 tonnes par an) et Les Délices du Piarrot à Hères qui se sont lancés dans la production de cacahuètes en France. Malheureusement la production française c'est peanuts par rapport à la demande mais peut être arriverons-nous à persuader d’autres producteurs à s’y mettre aussi.
Produit phare de la pâte à tartiner, nous en produisons aussi en France mais malheureusement insuffisamment pour satisfaire notre propre consommation. La Turquie est en tête du classement avec 900 000 tonnes suivi de loin par l’Italie (120 000 tonnes) et la Géorgie-Azerbaïdjan (90 000 tonnes). Mais retournons à nos moutons… En vue d’une demande en forte augmentation et notamment de la part des industriels européens qui souhaiteraient sourcer davantage leurs noisettes en Europe, la coopérative Unicoque, qui regroupe 95% de la production française, prévoit de tripler sa production d’ici 2030 passant alors à 30 000 tonnes par an. Quelle bonne nouvelle ! (Réussir F&L, 2020)
La voilà la vedette du brownie ! Icône de la pâtisserie américaine, c’est naturellement les Etats-Unis, oups… le Mexique (depuis peu !) qui produit le plus de noix de pécan au monde : 136 000 tonnes pour être exacte !
Mais sinon dans tout ça, il n’y a pas de pacanier en France ? Et si, et si, nous avons trois vergers dans les Pyrénées Orientales, dont un à Elne, cultivé avec soin par Jacques Tonnel depuis 2015. La production française reste toutefois très faible (quelques centaines de kilos par an par verger) mais l’intérêt est grandissant puisque de plus en plus de producteurs de noix s’y intéresse afin de se diversifier dans la noix de pécan.
Aliment indispensable des petites salades d’été et du pesto, ce fruit à coque pousse essentiellement dans le bassin méditerranéen mais pas que… (Chine, Turquie, Corée du Nord, Sibérie, Afghanistan et Pakistan). Toutes les variétés de pignons de pins ne sont pas comestibles, c’est notamment le cas du pinus armandii de Chine qui a provoqué de nombreux cas d’allergies sévères par le passé. En France, il faudrait que nous les consommateurs nous nous mobilisions pour pousser la filière à se développer. Il faut dire que la tâche est ardue : développer la sylviculture appropriée, regrouper les propriétaires de pin pignon pour organiser des campagnes de récoltes et créer un partenariat transfrontalier avec les pays voisins (Italie et Espagne) pour bénéficier de leurs usines de transformations (inexistantes en France et très coûteuses) afin de pouvoir transformer les pignons noirs en pignons blancs. Pour plus d’informations, voici un dossier très complet sur le sujet.
On les retrouve à l’apéro, dans nos glaces, dans la mortadelle… Ils viennent principalement de Californie (332 000 tonnes), d’Iran (205 000 tonnes) et de Turquie (85 000 tonnes) (USDA, 2020). Mais… cocorico ! Une filière française s’est lancée en 2018 baptisée « Pistache en Provence » et dont la première récolte est prévue pour 2023. En attendant on pourra se contenter de s’approvisionner chez nos voisins italiens réputées comme détenant les meilleures pistaches au monde – les fameux pistaches de Bronte D.O.P. (variété Pistacia Vera). Les récoltes se faisant tous les deux ans avec environ 3000 tonnes par an, elles restent toutefois un choix onéreux (entre 40 et 100 euros le kilo décortiqué).
Marion Labrevois

Pour aller plus loin
- Il est possible de créer de la dynamite à partir de cacahuètes.
- Le 12 juillet est reconnu comme journée nationale de la tarte aux noix de pécan aux Etats-Unis.
- Dans la mythologie celtique, les druides et les bardes utilisaient du bois de noisetier pour fabriquer leurs baguettes magiques.
- Au 17ème siècle, il était recommandé aux jeunes amants de consommer des pignons de pins pour aider à la conception.
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